Conférence "Intelligence artificielle & Enseignement supérieur"
- 2024
- 03 h 13 min 58 s
- Français
Publié le 16/09/2024
Dans le prolongement des travaux d'un groupe de travail constitué dans le cadre d'un Appel à manifestation d’intérêt « Intelligence artificielle & pédagogie », Jean-François Caulier (vice-président délégué à la Stratégie et Innovations Numériques) et le service des Usages numériques (SUN) ont organisé un après-midi sur l’actualité de l’intelligence artificielle (IA), le 3 septembre dernier à l'université. En ouverture des débats, comme ce replay en témoigne, Christine Neau-Leduc, présidente de Paris 1 Panthéon-Sorbonne, a rappelé que « si la transmission des savoirs reste au cœur de notre mission, nous devons désormais accompagner nos étudiants dans l’acquisition de compétences nouvelles liées à l’utilisation raisonnée et éthique de l’IA. »
Jean-François Caulier a ensuite dressé un panorama de l’histoire de l’avènement des IA génératives et de leurs usages académiques, avec un avertissement en forme d’aveu face aux défis qui s’annoncent : « Je crois qu’à la fin de cet après-midi, nous aurons sans doute davantage de questions que de réponses mais l’essentiel est de nous saisir de ce sujet. Pour l’enseignement, les enjeux sont énormes. À l’université, nous sommes là pour former des apprenants et l’apprentissage risque d’être déconnecté des sources de savoirs validées par les humains. En effet, les étudiants dégainent désormais Chat-GPT face à une question qu’ils ne comprennent pas et obtiennent immédiatement une réponse sans forcément vérifier avec des sources bibliographiques. »
Pour autant, il ne servirait à rien de vouloir interdire l’usage des IA au sein de l’université. « Il faut encourager l’utilisation individuelle et l’expérimentation à grande échelle. Surtout, il faut déployer l’IA dans toutes les formations en ayant acculturé les étudiants à son usage dès le secondaire. Nos étudiants ne nous ont pas attendus pour l’utiliser, à notre tour de nous saisir de cet objet », a expliqué le vice-président. C’est l’exemple déjà suivi par l’université de Rennes 1 qui a déployé RAGaRennn*, un outil d’IA générative souverain, présenté par Olivier Wong, vice-président chargé du numérique. Là-bas, l’établissement a mis en place un serveur autonome capable de faire tourner plusieurs modèles de langage préentrainés que l’on peut alimenter de données et de documents pertinents destinés à améliorer la qualité des réponses fournies par l’IA générative choisie.
Germain Forestier, VP numérique de l’université de Haute-Alsace, a présenté ensuite les différents cas d’usage des LLM en contexte universitaire et nous a offert un panorama des nombreuses expérimentations ayant eu lieu dans son université.
Cette conférence s’est achevée par une table ronde animée par :
- Gilles Lecerf, doctorant en philosophie à Paris 1 Panthéon-Sorbonne
- Cécile Godé, professeure agrégée des universités en management science à l’université d'Aix-Marseille,
- Erwan Paitel, administrateur de l’État et rapporteur de la commission de l'intelligence artificielle générative
- Jérôme Valluy, enseignant-chercheur en science politique à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et chercheur au Costech de l'université de Technologie de Compiègne.
Ces derniers étaient réunis pour échanger sur la place de l’IA dans l’enseignement supérieur. Les trois intervenants ont pu rappeler les objectifs majeurs de l’enseignement supérieur et échanger sur l’impact de l’utilisation de l’IA par les étudiants sur son fonctionnement. Cette table ronde a permis de soulever de nombreux questionnements sur l’usage de l’IA par la communauté étudiante et sur la façon d’approcher ces nouveaux outils. Chacun des intervenants a pris la parole pour exposer sa perception de l’arrivée de ces nouveaux outils et proposer des solutions, des méthodes ou donner des conseils sur la meilleure façon d’appréhender cette révolution.
* RAG pour Retrieval Augmented Generation ou génération augmentée de récupération en français