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Interview - Financer l'agriculture régénératrice en Europe

  • Gestion / Management / Autres
  • 2025
  • 28 min 25 s
  • Français

Publié le 10/09/2025

Banquier de formation, Quentin Werrie, Managing Partner, a lancé Mycelium après un voyage exploratoire en Amérique latine. L’idée fondatrice de cette entreprise : la nature peut se restaurer rapidement si l’on redonne à l’agriculteur son rôle de « steward de l’environnement ». Mycelium agit ainsi comme une interface entre projets agricoles régénératifs et capital institutionnel, en visant la rentabilité, la durabilité et la traçabilité.

Ce modèle économique repose sur des cultures permanentes, ce qui évite la replantation annuelle et permet une meilleure préservation des sols. Le travail du sol y est limité, avec un labour réduit afin de conserver la structure et la biodiversité du sol. Les animaux sont réintégrés dans les systèmes agricoles, contribuant à la fertilité, à la gestion des espaces et à la diversification des productions. L’usage d’intrants chimiques est évité, au profit de pratiques agroécologiques favorisant les équilibres naturels. Enfin, les projets sont conçus à une taille suffisante pour permettre l’emploi salarié et assurer une structuration économique durable (exemple : exploitation de 1 500 hectares de noisettes en Italie).

Le retour sur investissement est ajusté au risque et peut dépasser 10 %, mais les incertitudes financières (géopolitiques, élections) freinent certains investisseurs. Mycelium se montre donc pragmatique. Le label bio n’est pas une condition absolue s’il ne garantit pas une bonne santé des sols.

Dans cet entretien avec Stéphane Reynaud, rédacteur en chef au Figaro, Quentin Werrie conclut sur une vision engagée : financer, produire et vivre autrement.

Contribution
Quentin Werrie
Stéphane Reynaud
Mots-clés
  • agriculture europe

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